

ZARHA
Votre professeur d'Arabe
Zahra est née en Iran d’un papa journaliste et d’une maman femme au foyer. Tous deux irakiens, ses parents avaient dû fuir leur pays. Son père, alors dans l’armée, avait été condamné à mort pour s’être opposé au régime. Elle est la troisième d’une famille de six filles. « À l’école primaire, j’étais très timide, discrète et obéissante. Tout a changé au collège. » Victime de racisme et de discrimination, « cataloguée arabe », Zahra souffre, bout intérieurement, mais résiste. À l’université à Téhéran, c’est encore pire. Elle obtient tout de même un Master en traduction, en persan et en anglais.
Puis elle rencontre un homme, avec lequel elle se marie et qui l’amène en France. Mais la jeune femme réalise qu’il l’a épousée dans l’espoir d’obtenir plus facilement des papiers. Enfin libérée de son emprise, elle se bat aujourd’hui pour se reconstruire. Elle obtient un Visa étudiant, puis réussit à enseigner l’anglais au Lycée Mendès-France. Elle s’accroche pour rester ici à tout prix : « J’aime la liberté qui y règne. J’aime qu’on ne me regarde plus de travers. Je me suis fait beaucoup d’amis de différentes origines. En France, je me suis vraiment trouvée. »
Professeur est un métier qui lui convient parfaitement : « Un bon professeur est celui qui ne fait pas qu’enseigner, mais qui partage ses expériences et sa vie, au-delà de sa discipline. Des regards différents, des éducations différentes, c’est toute la richesse de la salle de classe ». Et si à l’évocation de son pays, les larmes lui montent aux yeux, elle les efface en écoutant de la musique iranienne. Un ami lui a d’ailleurs ramené deux tambûr, des instruments à cordes, qu’elle apprend à apprivoiser. Pour encore mieux se libérer.